< Previouschapitre o1 Offrir le meilleur du thé Chez Palais des Thés, nous croyons qu’une entreprise peut apporter du bonheur à ses salariés, à ses clients, à ses producteurs de thé. Nous croyons qu’une entreprise non seulement peut, mais doit avoir une démarche citoyenne et faire passer l’intérêt général avant l’intérêt particulier. FRANÇOIS-XAVIER DELMAS, Chercheur de Thé et fondateur de Palais des Thés Depuis la création de Palais desThés, la relation durable et suivie avec lesproducteurs est au cœur de notre projet. Ces liens sont une garantie, pour nous et pour nos clients, de la manière et des conditions dans lesquelles le thé est produit. Offrir le meilleur du thé, c’est aussi s’engager àmener une politique d’achats toujours plus raisonnable pour une croissance utile, au bénéficede chaque acteur.10 Aller chercher le thé à la source L’intuition qu’il fallait aller acheter le thé à des producteurs, sans intermédiaire, est arrivée très tôt dans l’histoire de Palais des Thés. Pour cela, il était nécessaire de se rendre régulièrement dans les pays producteurs, d’établir des contacts et de nouer unerelationdeconfiance.Alleràlasourceestleseulmoyen d’avoir le thé le plus frais possible, de savoir dans quelles condi- tions il est produit mais aussi de proposer une offre de thés rares, àl’image de grands vins chez un caviste. Lespremières années, nous avons donc mené un travail d’investigation pour trouver les meilleurs thés et pouvoir très vite les partager avec nosclients. Des visites régulières pour une relation incarnée Une relation qui dure, c’est un engagement sur le long terme. Celien naît forcément d’une rencontre physique, en face-à-face, qui incite encore davantage notre interlocuteur à fournir un pro- duit de qualité. Meilleurs les thés seront, meilleures les ressources du producteur seront. Et plus la qualité est au rendez-vous, plus cela le pousse à mieux rémunérer le personnel, àrepousser le moment où les machines vont remplacer l’humain, à améliorer la qualité de vie dans le village. Celanourrit uncerclevertueux. Aller voir ceux qui font le thé prouve également notre recon- naissance pour leur travail. C’est la mission des Chercheurs de Thé de la maison. Cette démarche est essentielle pour comprendre le modèle économique d’un pays, d’une région, d’une communauté ou d’un village, sans imposer le nôtre à tout prix. Avant de rencontrer un producteur, lorsque cela est possible, nous échangeons pour trouver ce que nous pouvons faire ensemble; sur place, nous tissons un lien; enrentrant, nous essayons de partager au plus grand nombre l’origine et l’histoire des thés que nousvendons. Le choix de la qualité Le premier critère dans notre sélection est la qualité! Celle-ci n’est pas uniquement dans la feuille de thé, mais aussi dans l’humain et l’environnement. C’est cetrio gagnant qui nous donne envie de travailler ou non avec un producteur: sinous arrivons chez un potentiel partenaire, qu’il nous offre un très bon thé à déguster mais que l’on constate qu’il utilise des produits chimiques, alors nous choisirons de ne pas aller plus loin dans la collaboration. Àl’inverse, il nous arrive de boire un thé qui n’est pas exceptionnel, mais si le producteur a de la bonne volonté et du potentiel, alors nous l’encourageons. Nous ne pouvons OFFRIR LE MEILLEUR DU THÉ TISSER DES LIENS DURABLES AVEC LES PRODUCTEURS Au cœur de notre métier et de notre passion, nos Chercheurs de Thé ont construit avec les producteurs de Grands Crus unerelationfaitedeconfiance,defidélitéetderespectmutuel. Et pour qu’elle soit durable, nous la nourrissons par des visites régulières dans les plantations. En allant voir les hommes et les femmes qui font le thé, nous les encourageons à produire ce qu’il y a de meilleur pour eux, pour vous, pour nous.arriver avec un cahier des charges «RSE» selon nos critères occidentaux. Si une plantation ne répond pas aux critères de l’agriculture biologique, nous essayons de comprendre pourquoi. Si c’est pour des raisons économiques, parce qu’il n’a pas, par exemple,lesmoyensdepayerlacertification,nouscherchons avec lui comment l’accompagner. Un échange « gagnant-gagnant » Les producteurs aiment nous inviter à visiter leur manufacture pour nous montrer la façon dont ils fabriquent leurs thés. Pour que l’échange soit riche, il faut rester longtemps. Pour que la relation soit «gagnant-gagnant», il est essentiel que notre partenaire soit content de la rémunération, de la façon de travailler et de ce que nous faisons de son thé. Ce que nous cherchonsaufinal,ce n’estpasunthé,maisunproducteur qui sait faire du bon thé. C’est en parlant d’eux que nous les rendons heureux: si nous achetons un thé du Laos et que nous le revendons sous une appellation chinoise, comme cela sepratique beaucoup, nous ne participerons pas au rayonnement de leurs pays. Enracontant leurs histoires, via nos revues, notrepodcast et nos livres, nous essayons de mettre en lumière leur pays, leur culture, leurgastronomie. En 2023 Nous travaillons actuellement avec 106 producteurs. Nous collaborons avec 87 % de nos producteurs depuis plus de 3 ans et avec 35 % d’entre eux depuis plus de 9 ans. Nous avons rendu visite à 26 fournisseurs de thé. Nous achetons du thé dans 18 pays. Est-ce qu’on fait du bien en achetant ce thé? À quoi cet argent va-t-il servir? La réponse nous l’avons parfois en voyant l’année suivante qu’une école s’est construite dans le village. LÉO PERRIN, CHERCHEUR DE THÉ12 OFFRIR LE MEILLEUR DU THÉ AIDER LES PRODUCTEURS DE THÉ DANS LEUR TRANSITION VERS LE BIO Soutenir les producteurs des pays de thé dans la conversion de leur exploitation etleurpermettred’obtenirunecertificationbio est l’un des engagements que nous avons inscrit dans notre projet d’entreprise. Accompagner l’exploitation Kalapani au Népal En 2022, nous avons décidé de co-construire avec notre producteur népalais et ami Prakash Raya, un projet complet autourdedeuxaspects:l’aideràobtenirlacertificationbio- logique et à déployer des solutions concrètes répondant à ses problématiques agronomiques. En2023,aprèsunandetravailsurcettecertification,Kalapani aétécertifiébioetcesanspériodedeconversiondufaitde pratiques agricoles sans pesticide chimique mises en œuvre depuis de nombreuses années. Les moyens mis en place Nous avons souhaité reconduire la démarche avec deux nou- veaux producteurs au Népal: Norling et La Mandala avec qui nous travaillons depuis 2017 et 2021. De la même manière, Palais des Thés, accompagné d’un cabinet de conseil en agriculture biologique et d’un expert népalais présent sur le terrain, permettent à ces deux structures de réaliser un diagnostic en phase avec les exigences du cahier deschargesbioetdedéfinirunpland’actionpourobtenir lacertification.Lesproducteurssontformésauxpratiques agricoles bio, dans leur langue maternelle, et accompagnés dans leur mise en place. Des résultats concrets Un délai de conversion peut s’appliquer (et aller jusqu’à 3 ans). Celadépend des pratiques agricoles déjà en place sur l’exploi- tation.Si,commepourKalapani,ellessontexemptesde traitementschimiques,alorslacertificationpeutêtreimmé- diatement accordée. L’obtention de la certification biologique est une étape importante pour Kalapani. Elle nous offre un excellent moyen pour vendre nos thés sur le marché international. Nous sommes très reconnaissants du soutien de Palais des Thés tout au long du projet ! PRAKASH RAYA, FONDATEUR DE KALAPANI TEA INDUSTRIES14 OFFRIR LE MEILLEUR DU THÉ PORTRAITS DE PRODUCTEURS Les producteurs avec lesquels nous travaillons sont notre richesse par la grande diversité de leurs savoir-faire, de leurs talents, de leur personnalité. FAMILLE HUANG Province du Guangdong (Chine) Depuis plus de huit ans, nous entretenons des liens forts avec la famille Huang, grâce à laquelle nous pouvons déguster des oolongs dan cong. Nous avons assisté avec joie à l’évolution de leur exploitation en agriculture biologique. Leur talent et leur savoir-faire sont extrêmement précieux, puisqu’ils font partie de cette poignée de fermiers capables de manufacturer le Feng Huang Dan Cong ou Thé du Phoenix. Le parfum persistantdeceGrandCruévoquetouràtourlafleur,le fruit, le bois et les épices. UDAY Jardin de Pathivara – District du Panchthar (Népal) À chaque visite, Uday nous ouvre les portes de sa maison, comme on accueille un ami. Très investie dans l’éducation et la santé du village de Pathivara, sa famille invite à satable les enfants les plus démunis. Toutes les feuilles de thé –une petite production d’environ 8tonnes– qu’ils manufacturent sont issues de leurs propres jardins et font vivre la communauté. Nous travaillons avec eux depuis plus de dixans et rendons visite à Uday une à deux fois par an. Les thés qui y sont manufacturés sont la preuve d’une grande créativité. Ainsi, le Pathivara Timur Gold est le fruit d’une récente découverte. C’est à la suite d’une discussion sur place avec nos Chercheurs de Thé que Uday a décidé de laisser en contact des baies de timur et du thé pendant plusieursjours. Uneidée originale qui a donné naissance à ce thé noir d’exception aux notes intenses d’agrumes, mêlées à desparfumsfloraux,miellésetboisés.15 YUN-SEOK Comté du Hadong (Corée du Sud) Plus qu’un artisan, Yun-Seok est un artiste. Parmi les Grands Crus, le Jukro de Corée du Sud est un thé qui marque les esprits. De la récolte, début mai, il n’utilise que les meilleures feuilles et produit moins de 500kg par an. Une exigence de qualité, pour une expérience gastronomique unique. Onctueux comme un dessert que l’on partage à l’heure du goûter, ce Grand Cru déploie des notes cacaotées d’une rare intensité. Le Jukro est le résultat d’un savoir-faire ancestral, entretenu et perpétué par un artiste du thé. CARLOTA Région de Cali (Colombie) En Colombie, le thé pousse dans les Andes, plus exactement dans la région de Cali. Carlota – qui règne sur la seule et unique plantation du pays – se tient à un principe fondamental: conser- ver des parcelles de 5hectares maximum, nichées au milieu de la jungle,afindepréserverlabiodiversitéquicomptetant àses yeux. Ses engagements ont permis la création de cejardin de thécertifiébio.Etsielledédiesavieàsesculturesdethé,c’est parce qu’elles permettent à toute une population de maintenir une activité économique dans les montagnes et de préserver cet environnement à la fois unique, fragile et d’une richesse incroyable. On y déguste des thés surprenants, fruits des essais de Claudio avec qui elle travaille, à l’image d’un thé blanc, d’unerare intensité, aux notes minérales et de champignon offrant une belle présence en bouche. Cespassionnés font preuve de curiosité et n’ontpasfinidenoussurprendre. Leurs thés, rares et exceptionnels, sont le fruit de leur créativité et de la relation étroite que nous entretenons avec eux.16 OFFRIR LE MEILLEUR DU THÉ SOUTENIR LES COMMUNAUTÉS LOCALES La raison d’être d’une entreprise n’est pas seulement lucrative et commerciale, c’est aussi la volonté de construire un monde plus juste et plus altruiste. CetteconvictionquenouspartageonsavecKaruna-Shechen a donné naissance à un partenariat de mécénat, développé avec les populations et inscrit dans la durée. Comment est née l’idée d’un projet commun entre Karuna-Shechen et Palais des Thés ? Chloé Douzal. En2015, au lendemain des tremblements de terre au Népal, notre fondateur François-XavierDelmas a pris contactavecl’associationKaruna-Shechenpoursavoircomment se rendre utile. Comme MatthieuRicard, François-Xavier entretient des liens très forts avec ce pays de thé et les populations locales. Palais des Thés a donc commencé par des opérations ponctuelles en boutiques en reversant, par exemple, une partie desbénéficesdesventesdethésnépalais.C’étaitaussiune première sensibilisation auprès de nos clients à cette catastrophe et à l’extrême pauvreté dans les communautéstouchées. Quelles sont les valeurs communes à Karuna-Shechen et Palais des Thés ? Quentin Durand. Dès les premiers échanges, nous avons senti que nous partagions trois valeurs fondamentales: la bienveillance, l’altruisme et la démarche citoyenne. Nourrir des liens humains est essentiel pour nous et j’ai l’impression qu’il en est de même chez Palais des Thés. Nous nous considérons comme des êtres humains avant d’être des fonctions dans un organisme ou une entreprise. Et nos deux fondateurs ont en commun l’amour du Népal, de l’écriture et de la photographie! Aufildesannées,unliend’amitiés’estcréé,renforcéparle voyage à Pathivara que nous avons fait ensemble en 2021. Cevoyage avec François-Xavier a été aussi l’occasion de constater que, chacun à notre manière, nous contribuions à Chloé Douzal dirige les services Marketing et Communication chez Palais des Thés. Avec ses équipes, elle travaille notamment à renouveler et renforcer le partenariatavecKaruna-Shechen. Depuis quatreans, le Black Friday for Good est l’occasion de redonner du sens à la consommation encofinançantdesprogrammesd’actionauNépal. Quentin Durand rencontre, lors d’un voyage en Inde en2014, desmembresdeKaruna-Shechen, association dont il découvre l’existence dans un livre de Matthieu Ricard. D’abord bénévole, il quitte en2018 son métier de conseiller en stratégie pour s’engager pleinement dans l’ONG qu’il dirige aujourd’hui.un cercle vertueux. En effet, quand nous avons visité les jardins de thé, François-Xavier nous a demandé s’il y avait des besoins particuliersdanscetterégion.Sinousn’avonspasidentifié de zones de pauvreté extrême autour des plantations, c’est justement parce que l’économie du thé de qualité, acheté àun bon prix, a tiré les populations vers le haut. En termes de santé, d’éducation ou de nutrition, une économie saine contribue à enrayer la pauvreté. Une vision altruiste que nous partageons! Comment avez-vous eu l’idée de l’opération Black Friday for Good ? C.D. En 2020, nous nous sommes interrogés sur notre partici- pation au Black Friday et nous nous sommes demandé comment faireensortequecetteopérationconsuméristebénéficieàdes populations de thé. Le Black Friday for Good est né de cette volonté de redonner du sens à la consommation, en alliant achat etgénérosité.L’idéedesoutenirKaruna-Shechenestvenuetrès naturellement.Nousavonsréfléchiensembleauxmodalitésde cette campagne et très vite, nous avons pu constater que nos clients réagissaient très positivement à cette action. Qu’est-ce qu’une campagne comme Black Friday for Good permet de financer et de mettre en place au-delà de l’aide économique ? Q.D. Dès la première année, en 2020, les fonds récoltés ont financénotammentunprojetd’électrificationde600 foyersau Népal grâce à l’installation de panneaux solaires par des femmes KARUNA-SHECHEN : L’ALTRUISME EN ACTION Co-fondée en 2 000 par Matthieu Ricard et Rabjam Rinpoché, Karuna-Shechen (Karuna pour « compassion » en sanscrit et Shechen en référence à la lignée du monastère des fondateurs) agit en Inde, au Tibet, au Népal et depuis peu en France, pour un monde plus altruiste. Chaque année, cette ONG soutient des personnes démunies en développant sur le terrain et avec les populations des programmes pérennes d’accès au soin, d’éducation et de formation professionnelle. En 2023 494 130 bénéficiaires 2,9 million d’euros alloués aux programmes d’action 5 pays d’intervention 4 champs d’action (santé et hygiène, éducation, sécurité alimentaire, développement économique) 130 projets de développementNext >